20 juin 2009
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Un jour à la plage, on se fait aborder par une vendeuse de bijoux en corail et en épines d'oursin. Le problème c'est qu'on en veut pas vraiment de ces bijoux hors de prix, et je suis même un peu suspicieuse quand à leur authenticité, même si elle nous prétend le contraire bien sur...
Mais bon, ça n'est pas une raison pour ne pas discuter 5 minutes avec la vendeuse, qui de toute façon s'est déja installée en face de nous et qui commence à nous raconter sa vie. Elle est gentille mais un peu envahissante tout de même...
La pauvre Laëtitia se fait appeler Blanche Neige ( au moins les premiers jours !). Elle nous demande si on est françaises, et je dis d'emblée que je suis mariée à un mauricien. Ca suffit pour briser la glace. Evidemment le revers de la médaille est que la vendeuse pense qu'on est riches vu qu'on habite en Europe. D'après elle, on devrait même acheter une maison à Maurice, et aussi ses bijoux par la même occasion. Moi je veux bien si elle me donne les sous... Décidément ce stéréotype aura du mal à disparaitre des esprits.
Cette vendeuse connait la plage par coeur, tous les habituées, toutes les nationalités... Et elle a ses opinions : Les allemands sont les pires, les francais sont sympas mais souvent arrogants, les italiens et espagnols, ça peut aller... En revanche, le breton là-bas, il est super sympa ! J'en profite pour glisser que je suis bretonne. Là c'est bon, on est copines...
Elle veut tout savoir de nous, notre travail, si Laëtitia est mariée, si on a des enfants ... Bien évidemment cela la ramène à sa propre vie, donc au bout de 10 minutes, on en sait autant sur elle.
C'est pas tout ça, mais faudrait peut être songer à examiner ces bijoux... Oui, ils sont jolis et fait main, mais pour le prix, euh non merci. Je ne dis pas que c'est une grosse arnaque car certains bijoux sont au même prix qu'au Craft Market du Caudan à Port-Louis ( qui en soi est un peu un attrappe-touriste), mais 800 roupies (20 eur) pour un collier, c'est quand même pas donné...
Comme on veut être polies, on dit que l'on emmène pas d'argent à la plage car on a peur de se le faire voler ( ce qui est vrai). Pour le coup, je trouve que c'est la meilleure excuse qu'on ait trouvé...
Bien entendu elle nous invite à repasser l'après-midi, une fois qu'on aura de l'argent sur nous. De toute façon elle est sur la plage toute la journée...
On ne l'a pas revu des vacances, mais on en a croisé d'autres, qui ont essayé de nous vendre des bijoux ou des excursions sur l'ile au Bénitier (ça c'était déjà reservé!). D'ailleurs, sur l'Ile au Bénitier il y en avait un autre, qui vendait des jumbés, paréos, et petits bibelots.
J'ai demandé au père de Fabrice pourquoi ces vendeurs ne cherchent pas plutôt un emploi stable dans un magasin par exemple , parce qu'avec leur "tchatche", c'est sur que le magasin ferait du profit...!
Il m'a répondu que parfois, ces vendeurs gagnent mieux financièrement à rester sur la plage. Ils achètent la marchandise à bas prix ou la fabriquent eux-même, ne paient pas d'impôts... En plus ils sont autonomes et ne dépendent pas d'un patron.
En revanche, je ne sais pas si ce qu'ils gagnent leur permet de vivre correctement...
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