Le 23 avril, Thalassa a consacré son émission à l'Ile Maurice et Rodrigues. Personnellement, j'aime beaucoup Thalassa et la façon dont les différents sujets sont abordés. J'avais donc hâte de voir ce que l'on nous avait reservé pour Maurice, et je n'ai pas été décue.
Plusieurs reportages étaient au programme. Tout d'abord on nous raconte l'histoire de Paul et Virginie et le naufrage du St Géran, navire qui a sombré sur les côtes de Maurice au 18ème siècle. Le roman "Paul et Virginie" a été écrit par Bernardin de St Pierre. Le but du reportage était d'essayer de découvrir si Paul et Virginie auraient réellement existés ou si il s'agit purement d'une fiction. La question reste plus ou moins en suspend...
Puis l'équipe de Thalassa nous emmène à Rodrigues à la rencontre des pêcheurs. Le reportage se focalise sur la création d'un parc marin et la réticence de certains habitants de l'île car pour eux la pêche est leur principale source de revenus. Et même si la majorité comprend l'importance de protéger le lagon et la barrière de corail, ils ont du mal à accepter l'idée qu'une si grande zone soit désormais interdite à la pêche. Mais malheureusement cela est le prix à payer pour que les ressources de la mer s'épuisent moins.
Le 3ème reportage est consacré au Dodo, le fameux oiseau, emblême de l'Ile Maurice. On nous en raconte l'histoire et la façon dont il a disparu. J'ai même appris que c'est grâce à Alice au Pays des Merveilles que le Dodo est devenu mondialement connu...
Et enfin le reportage qui m'intéresse le plus, c'est celui consacré à la destruction du lagon mauricien par l'industrie touristique. Voilà enfin un reportage qui nous montre une vision différente de l'Ile Maurice. La journaliste nous fait rencontrer Vassen, un biologiste marin et fervent défenseur du lagon. C'est ainsi qu'on apprend comment certains complexes hoteliers ont fait des travaux d'aménagement illégaux ( mais ils ne s'en souviennent pas...) , et comment certains ilôts sont privatisés pour y faire ( encore) des aménagements touristiques, alors qu'il s'agit de réserves naturelles. Et puis on y voit le ministre du tourisme qui, dans une interview improvisée nous confie que l'état ne peux pas tout prendre en charge financièrement et que c'est pour cela que les ilôts sont vendus à des compagnies privées. Bien sur, il nous dit tout ça lors d'une fête sur l'Ile Plate où il a invité tous frais payés un groupe de journalistes français, et où le champagne coule à flots... Pour la sincérité, on repassera...
Pour vous faire une idée, vous pouvez regarder ce reportage, ça vaut vraiment le coup
Partie 1
Partie 2
La deuxième partie comprend en plus l'intervention du leader d'un nouveau parti politique à Maurice. Elle ne fait pas partie de l'émission Thalassa, et comme je ne connais pas ce parti ni ses activités je ne me permettrai pas de juger cette intervention. Mais bon, c'etait la seule vidéo disponible sur Youtube.
L'émission en entier peut être visionnée sur le site de Thalassa, mais seulement pendant 7 jours, alors dépêchez-vous !
Pour finir, le dernier reportage était consacré aux anciens habitants de l'archipel des Chagos, déportés à Maurice suite à la construction d'une base militaire par les britanniques sur l'île de Diego Garcia en 1973.
Le reportage était très émouvant car racontait comment certains chagossiens ont eu la chance de pouvoir retourner dans leur île, mais seulement en visite. En effet, le gouvernement britannique leur refuse le droit de s'y réinstaller.
C'est impensable à notre époque de se dire qu'un gouvernement à tout simplement chassé des habitants de leur terre, de leur maison, de leur pays... En plus, seule Diego Garcia est "habitée". les deux autres îles sont laissées à l'abandon...
En conclusion, émission très intéressante, plus que celle de CAPITAL !! Même si le reportage consacré à la destruction du lagon mauricien est alarmant, Vassen dit quelque chose à la fin que je trouve très juste: " Pourquoi est-ce qu'on ne rend pas compte que notre richesse, c'est pas les comptes en banque en euros ou en dollars des étrangers, mais la nation mauricienne, l'authenticité et notre nature"
A méditer...